A la veille d’un jour gris, gris de plomb, faire la liste des moissons pour avoir la force de le repeindre en gris souris.
Ecouter la belle émission de Frédéric Lodéon sur Jacqueline Dupré, disparue il y a tout juste trente ans.
Porter son choix sur une vigne vierge, finalement, pour faire face à l’ipomée car son feuillage en automne est décidément tellement beau.
Commencer à tricoter un pull blanc pour une amie.
Réserver des places pour la prochaine conférence de Boris Cyrulnik.
S’asseoir à la plage des Sablettes pour profiter du soleil d’automne, un après-midi et laisser le sable aller et venir entre les doigts.
Traverser la rade en bateau pour aller au marché du Cours Lafayette et en ramener des chayottes, des haricots verts et de la tapenade aux câpres et aux anchois.
Recevoir en cadeau une belle bruyère et la poser sur la table bleue, près de l’hibiscus et du romarin pour l’avoir ainsi et aussi sous les yeux quand, l’après-midi, on a devant soi le tableau offert par la fenêtre.
Regarder le ciel, maintenant étoilé, le matin, quand on ouvre les volets.
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Moisson.
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Moisson.
En se levant le matin, se réjouir de ce qu’on verra tout à l’heure sur la route : les champs de blé et ceux de coquelicots, les vignes, la Ste Baume, le soleil rasant du matin clair ; et le voir, cela, avec en plus quelques foulards de brume légère qui virevolte entre les arbres.
Poursuivre l’écoute des partitas et, quelle joie, entendre à la radio qu'on vient d'allumer, la n°2 interprétée par Martha Argerich – merci Frédéric Lodéon.
Etre là, avec des personnes qui sont très chères, pour attendre dans une salle d’attente, la fin d’une opération, quelques nouvelles peut-être.
A La Criée, prendre plusieurs bottes d’asperges car on sait que la saison se termine.
Faire goûter du petit épeautre à quelqu’un qui trouve cela très bon.
Décider de passer l’été avec les Sœurs Brontë dont on vient de terminer la correspondance.
Passer voir une vieille amie, oui, c’est une amie maintenant, pour lui apporter quelques pivoines, et discuter près du vieux rosier Papa Meilland de l’importance des fleurs dans la vie.
Mettre de l’ordre dans les chaussures ; jeter les plus abîmées ; sur chaque boîte de celles qu’on garde, mettre une photo pour mieux les retrouver.
Replanter, contre les canisses, une ipomée qu’on a trouvée, rabougrie et toute desséchée, dans un coin de la cour.
Se baigner dans la mer, et penser à Camus.
Manger les premiers abricots de la saison.
Entendre les cigales. Enfin.